Jacques Abeille, peintre et écrivain

Je sonde autour d'un archipel enchanté et n'ai pas encore trouvé la passe pour atteindre au dernier refuge des sirènes.

Écrire était s'effacer et se dissoudre au profit de la réalité romanesque.

Le savoir ne peut être que silence.

En moi toute voix s'est tue. J'existe comme un colombier déserté des oiseaux.

Il faut que le regard s'abîme.

Toujours ce silence. Et quand nous parlons, c'est encore pour agrandir le silence.

- D'où viens-tu, étranger ?
- Du plus lointain ; de toi.

Il me semble, lorsqu'on me comprend, qu'on me met dans une cage.

Tout a commencé pour moi lorsque, sans trop savoir à quoi je m'engageais, j'ai tracé les premiers mots d'un livre.

Bats-toi ; mais ne défends rien.

Prenez-le donc par la beauté.

Longtemps, j'ai cherché dans le noir l'homme que j'avais été autrefois.

Depuis qu'il écrit, la bête a disparu dans un trou, dans la forêt de la nuit.

J'écoutais seulement résonner ce mot : la grâce.